FORMIDABLE ANNEE 2020 FORT MINABLE

Le moment du bilan est une habitude à l’échelle temporelle de l’humanité. Le 31 décembre est un marqueur majeur. Il amène à un regard dans le rétroviseur sur un espace temps d’une année écoulée, un bilan sur 365 jours passés. S’expriment alors des synthèses subjectives et des écueils, le plus souvent, versés de vécus très personnels.

Ces dernières semaines, nous pouvons percevoir les quelques premiers bilans personnels de l’année 2020 et ils sembleraient converger : 2020 aura été terrible d’épreuves. Nombreux partagent le ressenti d’une fort minable année 2020.

Mais si nous nous interrogions autrement… La fort minable année 2020 ne serait-elle pas formidable d’un réveil des consciences collectives ?

#Risque : la peur du manque dans une société de consommation

Nous vivons dans un système de consommation. L’achat est devenu loisir. L’achat est assimilé à promenade. L’achat est distraction. L’achat est témoignage d’amour. L’achat est survie alimentaire. Le besoin n’a plus vraiment sa place car il est satisfait immédiatement.

> La fermeture des points de vente physiques au printemps 2020 a éveillé la peur du manque.

#Mort : la vie est fragile dans un pays développé à forte espérance de vie

Nous vivons dans une incroyable préservation de la vie. Nous parvenons à éloigner de la mort nos nouveaux nés et nos enfants les plus fragiles. Nous parvenons à sauver de la mort nos malades. Nous parvenons à retarder la mort de nos ainés.

> Le virus inconnu qui sévit en 2020 expose au danger de mort ceux que nous aimons les plus fragiles.

#Environnement : la nature demeure indomptable dans un pays moderne du XXI°

Nous vivons dans un pays moderne du XXI°. Nous rivalisons avec les lois de la nature. Nous résistons à ses lois. Nous protégeons nos plus fragiles. Nous défions la mort. Nous luttons contre le règne de dame nature.

> Le virus vise les plus fragiles de notre espèce et nous avons subi avec effroi, un rapport de force en 2020 à l’avantage du virus.

#Liberté : la sociabilité est précieuse dans un pays occidental libre de vivre ensemble

Nous vivons de manière grégaire. Nous consommons ensemble. Nous nous déplaçons ensemble. Nous travaillons ensemble. Nous fêtons ensemble. Nous élaborons ensemble. Nous faisons société.

> Les mesures sanitaires restrictives prises dès mars 2020 a généré des souffrances d’absence de sociabilité.

#Démocratie : l’autoritarisme est latent dans un pays démocratique

Nous vivons dans un pays démocratique. Nos ouvrages d’histoire relatent de lointains aïeux qui se sont battus pour instaurer la démocratie. Nous vivons de l’évidence d’un Etat de droit. Nous jouissons de l’évidence de la citoyenneté. Nous boudons parfois même nos droits citoyens.

> Les arrêtés sur fond de restrictions sanitaires de 2020 ont conduit à un sursaut de notre devoir de citoyen.

#Economie : les rouages sont interconnectés dans notre système économique

Nous vivons dans un système économique. Nous possédons des ressources. Nous dépensons au gré de nos besoins. Nous sommes vecteurs de richesses. Nous œuvrons, à travers nos dépenses, à redistribuer les sources de revenus entre les acteurs économiques.

> L’arrêt d’activités économiques en 2020 a interrompu un cycle rémunérateur dont certains corps de métier sont victimes.

« essentiel » a émergé des débats en 2020. L’essentiel est-il réellement de posséder ? L’essentiel ne serait-il pas d’aimer nos proches ? L’essentiel ne serait-il pas de vénérer la nature ? L’essentiel ne serait-il pas de préserver la liberté ? L’essentiel ne serait-il pas de défendre la démocratie ? L’essentiel ne serait-il pas de faire société ? L’essentiel ne serait-il pas enfin d’agir et de ne pas nous reposer sur nos acquis, de prendre conscience que ce dont nous jouissons est le fruit de volontés conscientes ?

La fort minable année 2020 aura été une formidable année conscientisée : conscience politique, conscience philosophique, conscience économique, conscience démocratique…

Je nous souhaite à tou.te.s que 2021 se poursuive dans l’éveil de conscience collective de 2020.

Que 2021 nous conduise collectivement à la conscience d’être !

PS : car il n’y a pas de temporalité humaine pour le virus, l’année civile n’a aucun sens pour lui ; il nous aura surpris en 2020, nous lutterons en 2021

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